C’est en partie grâce aux nombreux soutiens qu’Angélique Plaire (au centre) est parvenue au bout des 216 kilomètres, hier.Photo Teva MartinTrail. C’est non sans difficulté qu’Angélique Plaire est finalement arrivée au bout des 216 kilomètres aller-retour du sentier de grande randonnée de la province Sud, hier.
Quarante-deux heures et vingt-six minutes. C’est le temps qu’a mis la traileuse de 29 ans pour parcourir le GR NC1 Sud entre Dumbéa et Prony aller et retour. Et c’est là un bel exemple de détermination que nous a montré Angélique Plaire : « j’ai été chercher loin dans mes réserves pour terminer la course, avoue-t-elle. La fin s’est vraiment jouée au mental. J’ai atteint un niveau de fatigue que je n’avais encore jamais éprouvé. »
Toujours accompagnée, elle a fait plusieurs arrêts le long du parcours où l’attendait entre autres un kiné pour des séances de massage. L’occasion notamment pour elle de se changer, de s’hydrater ou même de prendre une douche. De se nourrir également ? Pas vraiment puisqu’« Angèle », comme on la surnomme, a uniquement avalé une compote, deux gels et un peu de purée en près de deux jours.
Coup de chaud
La licenciée de l’Athlétic Club de Païta en a toutefois profité pour dormir quatre fois 20 minutes en tout. « C’est le seuil à ne pas dépasser pour ne pas entrer dans un sommeil profond », explique Teva Martin, son sponsor, qui est à l’origine de ce défi. Angélique Plaire aura toutefois pris un peu de rab. « Parfois, j’empruntai les bâtons de mes coéquipiers et je fermais les yeux quelques minutes en marchant ou en trottinant . »
Cette fatigue, la traileuse l’a surtout ressentie à cause de la chaleur, omniprésente sur ce tracé sans ombre. « La première partie s’est super bien passée, mais vers la fin de l’aller, j’ai fait une insolation, raconte-t-elle. C’est ce qui a fait que le retour a été très très dur. »
Les 55 premiers kilomètres, qu’elle avait avalés en 7 heures, la spécialiste des longues distances les a bouclés en 13 heures au retour.
Beaucoup de soutien
Outre sa solide préparation physique – elle a notamment couru un total de 8 190 km en 2018 – et son mental d’acier, c’est dans le soutien de ses proches qu’Angélique Plaire a puisé une partie de ses ressources pour venir à bout de ce challenge. « En plus des amis avec qui je courais, je reçevais des textos d’encouragement sur le parcours, ça m’a beaucoup aidée. »
Ils étaient également une quarantaine au départ comme à l’arrivée à avoir fait le déplacement à Dumbéa pour venir la soutenir.
Sans compter le coup de chaud, Angélique Plaire n’a pas trop souffert physiquement. Elle a couru les 216 kilomètres sans éprouver de crampes, mais avec tout de même quelques ampoules dues aux nombreuses traversées de rivière.
Une expérience à réitérer ? « C’est trop dur psychologiquement de faire un aller-retour, de se dire qu’il faut repartir dans l’autre sens et tout refaire une nouvelle fois. Je ne le referai plus… ou alors en hiver. » Inarrêtable.