Elle espérait faire un grand événement sportif, ça sera davantage un défi personnel. Alors que les restrictions sanitaires semblent encore perturber certains rassemblements sportifs, Angélique Plaire, elle, va bel et bien aller au bout de son nouveau challenge. Mais alors que le plus grand nombre était convié au domaine de Déva pour relever le défi Blue Barrel et récolter des fonds au profit de l’association Marie pour la Vie, elle va courir seule… Ou presque. “Certains inscrits vont peut-être venir malgré tout, mais ce sera davantage un entraînement et une découverte qu’un pari sportif, précise-t-elle. De mon côté, je vais quand même être soutenue et accompagnée par des amis tout au long du parcours.”
Elle en aura sûrement besoin alors que la coureuse, que tout le monde appelle “Angèle”, s’élancera samedi matin, à 7 heures, pour vingt-quatre heures d’effort. Le tout sur une nouvelle boucle de 5 kilomètres seulement, qui sera officiellement inaugurée dimanche par le club Bourail (lire repères).
“Grande première”
Si elle est habituée aux longs efforts, la spécialiste des ultratrails va ce coup-ci s’élancer dans “une grande première” en courant sur ce parcours réduit. “Mentalement, va falloir tenir. La boucle est super, mais c’est à Déva donc il n’y a pas d’ombre”, pense-t-elle. Le soleil, la pluie, une éventuelle dépression… Les éléments vont probablement jouer un rôle prépondérant. Et elle le sait. “Il va falloir jouer avec tout ça, il y aura sûrement des moments plus durs que d’autres mais j’ai des amis qui seront là, ça ira. Je n’ai pas de pression particulière, c’est vraiment un défi personnel avant tout”, assure la sportive, qui au départ, voulait relever le défi de réaliser le maximum de dénivelé en vingt-quatre heures. “Le problème c’est qu’en Calédonie, trouver la bonne montée, avec le bon pourcentage et la bonne distance pour tenir vingt-quatre heures sans trop se fatiguer, c’est vraiment compliqué. On en a discuté à la maison et on a opté pour une boucle, comme on peut le voir parfois en Métropole notamment”.
Si elle confesse que le challenge est “costaud”, Angélique Plaire est prête. “Je cours tout le temps. Et depuis un mois, je cours également à la mi-journée, à 12 heures ou à 13 heures, pour la chaleur”, lance-t-elle, profitant dorénavant du fait que sa fille, née en 2020, soit à la crèche pour s’entraîner.
Environ 30 boucles
Pourtant, cette passionnée des longues distances, qui a notamment participé à l’Ultratrail du Mont-Blanc ou au Grand Raid de la Réunion, n’a pas encore repris les “grosses sorties”. La faute aux nombreuses incertitudes qui entourent encore les événements sportifs. “La saison, à l’heure actuelle, on ne sait pas trop comment ça va se passer. Du coup, sans objectif, c’est difficile de faire des sorties de plus de 50 kilomètres. C’est dur de se motiver”, avoue-t-elle.
Sauf problème physique, elle les dépassera aisément ce week-end. “Je verrai au fur et à mesure de la course, mais j’aimerais bien réaliser une trentaine de boucles afin de ramener un maximum d’argent”, avance-t-elle. Soit environ 150 kilomètres à parcourir. Mais elle prévient : “Si je dois faire des pauses car il y a un grand soleil, j’en ferai…”
REPÈRES
Six nouveaux parcours à Déva
La boucle de 5 km sur laquelle va courir Angélique Plaire n’est pas la seule nouveauté du domaine de Déva. Cinq autres parcours vont ainsi être inaugurés dimanche matin, après le défi : des boucles de 11 km, 13 km, 19 km, 29 km et une séance de côte. Approché par le domaine de Déva, qui souhaitait “développer le trail”, le CS Bourail, qui compte 18 licenciés, a donc travaillé sur ces parcours. “Cela fait presque deux ans de travail, même si on a été retardé par les différents confinements. Les trois plus courtes seront déjà balisées dimanche, les autres peut-être pas encore”, précise Annaïg Le Cam, la présidente de la section course à pied. Mais, une chose est sûre, il y en a pour “tous les niveaux”.
Un voyage en Métropole
En 2022, Angélique Plaire va retrouver le chemin des compétitions hors du Caillou alors qu’elle a été invitée à la 10e édition de L’Échappée Belle, dans le massif de Belledonne (149 km). Si elle a dû choisir entre cette course et l’Ultratrail du Mont-Blanc, la Calédonienne a finalement opté pour le défi isérois. “En 2019, j’avais préparé cette course difficile et j’ai dû annuler le départ car j’allais devenir la plus heureuse des mamans… C’est donc évident qu’il fallait repartir d’où j’ai arrêté”, a-t-elle confié, espérant dorénavant prendre le départ de l’UTMB en 2023.
Note
Savoir +
Chaque tour bouclé par Angélique Plaire et par les autres participants présents (ou simplement inscrits) permettra de rapporter 500 francs pour l’association Marie pour la Vie. Les inscriptions sont possibles jusqu’à vendredi, minuit, sur inlive.nc.