Calédoniennes tout-terrain
A tout juste cinquante ans, Sylvie Cristofoli et Christine Marlier vont participer pour la première fois au rallye Cap femina aventure. Un raid international en 4×4 organisé au Maroc en octobre. En attendant, l’équipe locale continue de chercher du financement. Portrait de femmes que rien n’arrête.
Christine et Sylvie se connaissent depuis presque vingt ans. Anciennes collègues de travail, amies, elles forment déjà une équipe dans la vie. Ce n’est donc pas une virée d’une dizaine de jours en 4×4 au Maroc qui les effraie. « On va avoir beaucoup de pistes “tape-cul” pleines de caillasses, ce ne sera pas l’Anse-Vata ! », s’amuse Sylvie. « On va s’engueuler, c’est sûr ! Mais on se connaît suffisamment pour le gérer », assure Christine.
L’idée leur est venue il y a deux ans. Au départ, elles pensaient au rallye Aïcha des gazelles, « mais c’est beaucoup plus cher et surtout beaucoup plus dur ! », constatent les deux Calédoniennes. Aussi se sont-elles tournées vers ce raid international, le rallye Cap femina aventure, en place depuis cinq ans. « Près de cent cinquante équipes du monde entier ont participé à l’événement l’an passé, et nous sommes, à ce jour, les premières et les seules de Nouvelle-Calédonie ! », remarque fièrement Christine.
Cagous. Une spécificité que l’équipe n° 198 compte bien mettre en avant tout au long de son aventure. « Toute la voiture sera décorée de paysages du pays ! On envisage aussi de porter des chapeaux-cagous sous le casque et des T-shirts aux images du Caillou sous notre gilet », s’emballe Christine. Au-delà de l’habillage, les deux femmes doivent surtout trouver un peu plus de 3 millions de francs, coût total de ce voyage, billets d’avion, location de voiture et inscriptions comprises. Pour ce faire, elles multiplient les événements (lire encadré). « Nous n’y croyions pas vraiment jusqu’à ce que nous ayons dépassé la moitié de la somme nécessaire, souligne Sylvie. Aujourd’hui, nous sommes à plus d’1,7 million. »
Mais ni l’argent, ni le manque d’expérience n’empêcheront les deux femmes de participer au rallye. « Christine est une Calédonienne, les 4×4, ça la connaît ! (Rires), lance Sylvie. Après, on va devoir prendre des risques en coupant par les dunes, on verra bien ce que cela donnera ! »
Solidarité. Outre le défi, les concepts de solidarité et d’écologie ont attiré les « gazelles » dans ce raid. « L’objectif est de faire le moins de kilomètres pour dégager le moins de CO2 possible », précise Christine. « Les étapes se font chaque jour jusqu’à trois heures de l’après-midi, ensuite, nous avons le temps d’échanger avec les autres équipes et les villageois que nous rencontrerons », poursuit Sylvie. L’une des étapes prévoit même un arrêt dans une école, que tous les équipages devront alors repeindre.
Leur entourage les soutient dans cette aventure, même si les doutes primaient largement au début. « Mon mari voit bien que je réalise exactement ce que je voulais faire pour mes cinquante ans », indique Christine.
Plus que six mois avant le grand départ pour la France, prévu le 24 septembre. Afin de rejoindre ensuite le Maroc et commencer véritablement le rallye le 1er octobre.
Nelly Albérola
Dimanche 8 mars à la corniche
Pour financer leur projet, les gazelles calédoniennes ont et continuent de démarcher toutes les entreprises du pays à la recherche de financement. En parallèle, depuis juillet dernier, elles organisent un événement mensuel. Après les soirées tajines, des journées plantation et rallye, et une tombola, place à une initiation à la course d’orientation, ce dimanche 8 mars, dès 9 heures, au parc de la corniche du Mont-Dore. Les deux représentantes de la Nouvelle-Calédonie dans cette aventure proposent également des enveloppes surprise vous permettant de gagner des bons d’achat, et peut-être un week-end pour deux personnes à l’île des Pins, tout compris. D’autres rendez-vous sont prévus toute l’année, tels qu’une chasse au trésor au cœur de la ferme aux crevettes du mari de Christine, à Boulouparis, le 12 avril prochain. infos sur la page Facebook « Les gazelles caledoniennes ».