Christophe Loubriat, 48 ans, gérant d’une société d’informatique, a remporté, dimanche soir, à Païta, la première édition de l’Utra trail de Nouvelle-Calédonie (UTNC). Il a couru les 110 kilomètres en un peu plus de quinze heures. Respect.
Christophe Loubriat (au centre), quelques secondes après son arrivée, dimanche soir à Païta, est félicité par l’organisateur Daniel Bonnefis (à gauche) et par sa compagne (à droite). Photos A.F.
Il y a bien eu « quelques glissades », l’envoyant « deux fois par terre », mais cela n’aura pas stoppé le champion du week-end, Christophe Loubriat, vainqueur, avec son dossard 67, de la course la plus attendue de l’année sur le Caillou. La plus dure, peut-être. La plus longue, surtout : 110 kilomètres à avaler, dont au moins un tiers dans le froid et la nuit, en autonomie, éclairé par une lampe frontale…
C’est ce petit point lumineux, bougeant au loin, dans l’obscurité, qui a prévenu la maigre assistance, dimanche soir, derrière l’Arène du Sud, de l’arrivée imminente de Christophe Loubriat. Il était à peine 23 h 15 quand il a franchi la ligne d’arrivée. Juste avant, il a pris le temps d’embrasser sa compagne, rencontrée quelques années plus tôt lors d’une… course longue distance, à Madagascar. Cette fois-là, il avait abandonné. « Infection intestinale », précise celui qui, par contre, a terminé, en février, le Tarawera (102 kilomètres), en Nouvelle-Zélande, se classant 35e en 10 h 46’13.
À l’aise la nuit
« J’aurais pu faire 10 ou 20 kilomètres de plus », souriait Christophe à l’arrivée, dimanche. Fatigué, mais pas exténué. Sa faculté à gérer les efforts l’a préservé d’un affaiblissement durable. « J’ai eu un coup de mou après la deuxième montée, avant le PC 2 (57e km), puis c’est passé. J’étais en tête, je savais que si je gardais mon rythme je ne serais pas rattrapé », confie le coureur, qui a « déjà fait un 100 kilomètres en Australie » et « terminé 2e du Trail des Cagous. Mon expérience a fait la différence » sur « un parcours assez technique », même si « les 58 premiers kilomètres étaient assez roulants ». Un homme à l’aise quand il court « la nuit », quand la distance s’allonge, aussi. Pour 2018, il a déjà un projet en tête : « un 120 kilomètres à Madagascar. Il y a trois ans, je ne suis pas allé au bout. Là, je veux conjurer le sort. » Il semble avoir la condition physique pour réussir.
Le trio Bouteiller-Castille-Esposito battu
Surprise, dimanche soir, à l’Arène du sud de Païta. Alors que le premier relais était attendu à 23 heures, l’équipe d’Optique Boulari, composée de Jérémy Rouxel, Franck Chatchueng et Alexis Luapre, est arrivée avant 20 h 30, s’imposant en 12 heures, 15 minutes et 51 secondes. Impressionnant !
« Quand j’ai vu les inscrits, Boutellier en premier, Castille en deuxième, Esposito en dernier, je me suis dit que c’est un relais qui va finir premier », rembobinait Daniel Bonnefis, dimanche soir, après la victoire surprise d’un autre trio. « Ce sont des inconnus, qu’on ne voit pas souvent sur les trails. Ils sont jeunes, la preuve qu’il y a du potentiel », ajoutait le responsable de l’organisation à propos du relais gagnant. Le couple néo-zélandais, Sandrine Douarin et Dirk Eckstein, associé à Leslie Nowicki, a fini 3e en 14 h 35’30. Le 14e et dernier relais (Jean-François Burck, Jean-Yves Kerleguer, Joël Azam) a terminé en 31 h 09’13.
Les résultats
Individuel (110 km)
1. Christophe Loubriat 15 h 11’37
2. Franck Santos 15 h 37’06
3. Martial Devillers 16 h 14’38
4. David Nenci 16 h 42’45
5. Alexandre Somma 16 h 51’37
6. Guillaume Dreau 16 h 57’33
7. Gilles Lacrose 17 h 03’05
8. Angélique Plaire 17 h 03’05
9. Kevin Herreman 17 h 03’05
10. Eric Gilquin 17 h 03’05
………
25. Laurence Conan 18 h 28’14 (deuxième féminine)
28. Audrey Guyot 19 h 03’04
(troisième féminine)
7 abandons sur 120 partants. Le dernier, Louis Louarn, a fini hier les 110 km en 32 h 23’23.
Par équipes (110 km)
1. Optique Boulari (Jérémy Rouxel, Franck Chatchueng et Alexis Luapre) en 12 h 15’51.
2. Sport Santé (Damien Boutellier, Christophe Castille et Franck Esposito) 12 h 52’55.
Anthony Fillet