Championnats d’Océanie de trail (21 km) samedi, Ultra Trail de Nouvelle-Calédonie (110 km) les 4 et 5 juin, les deux fois à Païta : Angélique, 28 ans, est une des coureuses les plus endurantes du territoire. Nous l’avons suivie durant sa préparation. Intense !
Séance du mercredi matin pour Angélique Plaire : les côtes du Ouen Toro. La traileuse ne laisse rien au hasard à l’approche de l’Ultra Trail de Nouvelle-Calédonie, qui se passera essentiellement à Païta, et le reste à Boulouparis. Photos N.L. et Julien Cinier
La préparation
Ecouteurs rouges dans les oreilles. Tatouages sur le corps : épaule droite, avant-bras gauche, cuisse droite… La transpiration coule de son front. Encore un entraînement quotidien pour Angélique Plaire. Un de plus. « Le mercredi matin, je ne travaille pas. C’est entraînement sur route et Ouen Toro. De la vitesse et des côtes », explique l’athlète de 28 ans, sur les coups de 9 heures, encore essoufflée de sa séance qui a débuté depuis deux heures. Du sport tous les jours de par son métier : coach au Fitzone de Ouémo. « Mais il faut aussi faire du spécifique… »
Quatre entraînements par semaine, avec de longues sorties le week-end, pour travailler ses points forts « mais davantage ses points faibles ». Pour elle, en l’occurrence, ce sont les descentes, « par appréhension de chuter ». Généralement, les longues sorties se travaillent par bloc de deux jours. Aucun intérêt de faire des sorties de 70 kilomètres en une journée, « c’est créer de la fatigue inutile ». Une première journée de 40 kilomètres « pour bien fatiguer les jambes », suivie le lendemain par 50 kilomètres en alternant course et vélo, « pour protéger un peu le corps ».
A une semaine de la course, c’est de l’entretien, des footings légers, un peu de natation. Tout s’est joué avant. « La course à pied, ça se vit sur le moment, tout seul, mais en amont ça se prépare avec les gens. »
Il y a le travail, mais elle insiste, « la récupération, c’est plus important que tout le reste ».
L’alimentation
Bien manger avant, pendant et après. Pour la licenciée au club de Païta, loin d’être adepte des régimes, pas de focalisation sur l’alimentation. Il faut manger de manière saine et correcte. « Tout est bon à partir du moment où les quantités sont raisonnables. Les gens l’oublient un peu. » Pendant le trail, pas question de se remplir la panse. « Moi, j’ai un peu du mal à m’alimenter sur un parcours. L’estomac est mis à rude épreuve. » L’athlète privilégie les gels aux barres énergétiques, « beaucoup trop sucrées ». Sur les PC, les zones de ravitaillement, on y trouve tout ce qui est nécessaire au corps, salé et sucré : du poulet, des pâtes, des soupes pour se réchauffer. « Après il faut se connaître et savoir quoi manger. » Pour elle, des pâtes nature lui suffisent.
Au niveau de l’hydratation, Angélique part avec beaucoup d’eau dans son Camelbak et aussi de la menthe à l’eau.
Le mental
Bien s’entraîner, s’alimenter et récupérer est essentiel. Mais le mental est aussi un facteur qui pèse sur un ultra, « il y a beaucoup dans la tête ». Avec un peu d’entraînement, tout le monde peut arriver au bout. Sa devise ? « A partir du moment où l’on se donne les moyens, tout est possible. Après, il faut aimer ça. »
Angélique n’a jamais pensé à abandonner lors d’une course ou à arrêter le sport. « C’est beaucoup de travail. » Du travail, de la rigueur, mais pas de sacrifices, « sauf peut-être sur le côté fiesta ».
La fête, oui, mais de manière raisonnable. Pour avoir la chance de… fêter l’arrivée !
Noémie Lins