Leslie Nowicki vise la Gigawatt (le 2 août à Yaté), avec son binôme Ludovic Lanceleur. Photos W.d.L
Qui pouvait battre Alexy Dianoux sur les sentiers humides de Farino ? En solitaire, et sous le soleil, le coureur d’Endurance Shop a remporté la 13e édition du raid du Lions Club de La Foa, joli succès populaire. Plus frais que ses poursuivants Oswald Cochereau (2e) et Ludovic Lanceleur (3e), qui avaient encore le Trail des Cagous dans les jambes, Dianoux, déjà vainqueur du Trek des Erythrines (4 juillet), a signé son deuxième succès de l’année.
Après un passage « assez technique au début », ce coureur polyvalent (il est aussi triathlète) a rapidement « fait la différence sur une partie roulante, où (il a) pu allonger la foulée » et décrocher ses deux rivaux. « Une fois tout seul, c’était compliqué de garder un rythme, mais la fraîcheur a joué » analysait-il après avoir franchi la ligne d’arrivée en 1 heure 49 minutes et 32 secondes.
Une belle performance, au vu du dénivelé (945 m), qu’il a tenue à relativiser en expliquant avoir mesuré un parcours de 19 kilomètres, soit deux de moins qu’annoncé, une impression partagée par d’autres coureurs.
Le dauphin de Dianoux, Oswald Cochereau est arrivé un peu moins de deux minutes plus tard. Il reconnaissait volontiers que son « corps n’est pas en grande forme ».
Cochereau, qui avait abandonné dimanche dernier, à la moitié des 100 kilomètres du Trail des Cagous, a donc tranquillement géré son effort hier. « Quand Alexy s’est retrouvé devant, j’ai eu peur de trop solliciter mon dos », racontait-il après la course.
Ludovic Lanceleur (1 h 57’29), lui, assurait le podium, dans un style loin d’être aérien, mais tout à fait logique, sept jours après avoir écrasé les Cagous. « J’espère qu’on va continuer à se tirer la bourre », notait Alexy Dianoux au sujet de ses poursuivants, laissant présager de beaux duels pour la suite.
« J’avais les jambes un peu raides »
Le prochain devrait avoir lieu dans deux semaines sur la Gigawatt, où les trois hommes se présenteront avec de sérieux arguments : Alexy Dianoux sera associé à Nordine Benfodda, Oswald Cochereau à Hugo Denis (4e hier) et Ludovic Lanceleur reformera son binôme victorieux de l’an passé, avec Leslie Nowicki, 6e hier.
Alexy Dianoux avait plus de jus que ses adversaires.
Première du classement féminin, Nowicki avait pourtant pris le départ « avec beaucoup d’appréhension, après avoir couru (et gagné) le 50 kilomètres du Trail des Cagous ». « J’avais les jambes un peu raides », expliquait celle qui a bouclé son trail en 2 heures 7 minutes et 21 secondes en courant « à (son) rythme, comme d’habitude en restant dans (ma) bulle ». « A deux semaines de la Gigawatt, ça permet de redonner un peu de rythme et de vitesse dans les jambes », concluait la récente lauréate du DMBA Vertical Trail.
Sa poursuivante, Caroline Favier, 8e du général (2h 10′ 32), et dont l’objectif est de « réduire l’écart avec Leslie à chaque nouvelle course », s’avouait une nouvelle fois battue. Également spécialiste de VTT, elle ne sera toutefois pas en mesure de titiller Nowicki sur la Gigawatt. « Ce n’est pas un objectif, je vais la faire tranquillement avec une amie », annonçait-elle. Son retour dans le haut du classement devrait donc se faire à la Coast to Coast (15 août), autre prochain grand rendez-vous du calendrier. Et là encore, les habitués n’auront pas fini de s’expliquer.
Le Lions Club et les associations réussissent leur pari
Frédéric Barsac (à gauche), tout sourire à l’arrivée de membres de l’association Valentin-Haüy, eux-mêmes ravis d’en terminer.
Si les traileurs ont largement répondu présent sur les deux plus grandes distances, l’organisation peut également se satisfaire de la belle performance de personnes en situation de handicap ou déficientes visuelles.
Des associations comme Solidarité Handicapé (ASH) ou Valentin-Haüy (AVH) étaient présentes et ont participé aux 5 kilomètres. Bénévoles et personnes handicapées ont ainsi franchi la ligne, à leur rythme, main dans la main, avant de recevoir une ovation lors de la remise des prix. « Nous sommes venus avec 9 malvoyants ou aveugles, et 5 bénévoles. Ce genre d’événement permet d’apporter du bien-être, en aidant les personnes déficientes visuelles à sortir sur ce genre de rendez-vous », expliquait Jean-Michel Goyet, le vice-président de l’AVH Nouvelle-Calédonie. « Inclure ces personnes avec les valides est un travail que nous faisons tout au long de l’année », a-t-il rappelé.
Du côté de l’organisation, qui reversera 50 % des bénéfices de la course au Lions Club de La Foa, Frédéric Barsac a tenu à remercier « les 35 bénévoles, sans qui rien n’aurait pu se faire ». Président de l’association Raid La Piste mais aussi du Lions Club de La Foa, il ne pouvait qu’avoir le sourire. « Cela va permettre de faire rentrer un peu d’argent », poursuivait celui qui espère faire perdurer la course « aussi longtemps que possible ».
705 inscrits.
Alors que l’organisation avait prévu d’accueillir 600 concurrents, ils étaient finalement une centaine de plus. Dont 95 sur le 21 kilomètres, 240 sur le 13 kilomètres et 370 sur le 5 kilomètres. « C’est une vraie réussite », soulignait l’un des organisateurs, Frédéric Barsac.
Repères
Une fusée nommée Sordet
Sur le 13 kilomètres, la sensation est venue d’un garçon de 14 ans. Encore au collège, en classe de 3e, Romain Sordet a remporté l’épreuve en 1 heure 7 minutes et 34 secondes. En devançant de solides et expérimentés concurrents comme Emmanuel Sarrabayrouse, Clément Muller et Jimmy Pebellier. « Je savais qu’il fallait que je parte devant pour les battre », expliquait le coureur, qui espère désormais « gagner le cross territorial avec le collège ». Doté de capacités intéressantes, il expliquait hier avoir remporté le 10 kilomètres du Trail des Cagous, sans pouvoir être classé en raison de son jeune âge. Dans deux semaines, il sera sur la Gigawatt, en binôme avec Baptiste Savignac, autre sportif prometteur.
Chez les femmes, le 13 kilomètres a été remporté par la polyvalente Manon Brasseur, devant Alice Le Quentrec et Candice de Knop.
« Un parcours exceptionnel »
Si Leslie Nowicki le trouvait un peu trop roulant, Oswald Cochereau a particulièrement apprécié le « parcours exceptionnel et magnifique ». « Et c’est très agréable de pouvoir courir sans se poser de questions, car tout était très bien balisé, ce qui n’est pas le cas chaque week-end », a-t-il ajouté, saluant le directeur de course Christian Roche.