LNC du 23/04/2014 : Trail. Présentation de la Transcalédonienne 2014

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Rendez-vous le 5 juillet

Le parcours de la 23e édition du trail le plus prestigieux et le plus ancien de Nouvelle-Calédonie, a été dévoilé hier. Au programme, 68 km autour de la tribu de Koniambo à Koné (Koohnê). Coup de projecteur sur l’un des événements les plus populaires du Caillou.
 

La Transcalédonienne offre toujours de grands moments de communion avec la nature.

La Transcalédonienne offre toujours de grands moments de communion avec la nature.

Photo Alban Colombel

 

Neuf mois. Organiser la Transcalédonienne serait donc « un chemin aussi long que celui pour mettre au monde un bébé » si l’on en croit Christian Perez. Le président de Défi Santé, association « à but non lucratif » tient-il toujours à préciser, consacre l’essentiel de sa vie de retraité à organiser l’événement. A 68 ans, membre de l’équipe de la Transcal depuis les balbutiements de la première édition il y a 22 ans déjà, il envisage sérieusement de passer la main « mais pour l’instant je ne trouve personne pour me succéder, alors je continue mais à 70 ans, promis, j’arrête ». Théoriquement, il lui reste donc deux ans à passer à la tête de cette gigantesque organisation qui gère 18 millions de francs de budget et accueille chaque année 850 concurrents pour deux jours de courses.

 

Succession. Mais il est encore difficile de trouver des bénévoles prêts à s’investir presque corps et âme. Mais Christian Perez ne renonce pas « Je trouverai, je pourrai même accompagner quelque temps mon successeur s’il le faut. Mais je ne céderai pas l’association à des personnes intéressées financièrement. Car quand il s’agit de questions d’argent, il y a toujours du monde. On a même essayé de nous racheter. » En attendant, la 23e édition est quasiment bouclée et aujourd’hui comme à l’origine, le but de la Transcalédonienne est toujours de promouvoir, la Calédonie bien sûr, mais aussi et surtout la santé à travers le sport.

Santé. C’est pourquoi une attention toute particulière est toujours donnée aux conditions de sécurité. Si le risque zéro n’existe pas, comme l’actualité récente l’a montré avec le décès d’un participant sur un raid, l’organisation tente de n’omettre aucun détail : des postes de contrôle équipés de défibrillateurs tous les 5 kilomètres, deux hélicoptères, une liaison radio sur l’ensemble du parcours, le tout avec l’aide de la Croix- Rouge venue prêter main-forte. La sécurité c’est d’ailleurs souvent l’un des premiers critères mis en avant par les participants étrangers, notamment Japonais, pour venir courir sur le Caillou. Car la Transcalédonienne attire chaque année davantage de concurrents extérieurs à la Nouvelle-Calédonie : « La course s’est ouverte sur le Pacifique, les participants viennent du Japon, du Vanuatu, de Tahiti, d’Australie ou de Nouvelle-Zélande, sur ces derniers pays c’est d’ailleurs encore assez difficile de promouvoir l’épreuve » constate Christian Perez. Il reste qu’une fois encore, les 5 et 6 juillet prochain, la Transcalédonienne devrait rassembler près de 1300 personnes au total sur le site, pour être une nouvelle fois l’un des grands rendez-vous, sinon le grand rendez-vous de la saison sportive locale.

Repères

La Transcal en chiffres

1 puce. C’est l’innovation technologique de cette édition. Chaque concurrent sera porteur d’un badge étanche équipé d’une puce électronique qu’il suffira de flasher avec un pistolet afin de comptabiliser sa place. Ce dispositif permettra ainsi de dresser automatiquement le classement.
2 boucles. Pour la deuxième année consécutive, l’organisation a choisi d’avoir recours au système de boucles qui permet d’avoir un quartier général fixe et diminue ainsi les coûts financiers, logistiques et humains. Le 1er jour la boucle fera 38 km, le deuxième jour 30 km. Au total, 68 km autour de la tribu de Koniambo à Koné.
3 membres composeront chaque équipe, mixte, ou non-mixte, engagée sur la course.
6 courses. Comme le nombre de courses organisées en simultané avec la course principale. De la trans-handisport à la trans-seniors, en passant par la trans-junior, trans-découverte elles s’adresseront à divers publics avec des parcours adaptés à chacun. Elles se dérouleront le deuxième jour.
1000 repas seront préparés par la tribu de Koniambo qui proposera également de nombreuses animations.

Calendrier

A partir d’aujourd’hui : dossiers d’inscription disponibles sur le site internet : www.transcal.nc
12 mai : dossiers d’inscription disponibles au sein du bureau de l’association Défi Santé ou au magasin Licorne Sport.
13 mai : début du dépôt des dossiers d’inscription au bureau de l’association
28 juin : date limite des inscriptions
5 et 6 juillet : Transcalédonienne
 

Recherche local désespérément

L’association Défi Santé qui organise la Transcalédonienne pourrait se retrouver sans domicile fixe à la fin de cette année. Et pour cause, jusqu’ici, la SLN prêtait gracieusement un local situé au rond-point de Magenta. Mais la société veut récupérer son bien et a accordé un délai jusqu’au mois de novembre. C’est pourquoi les bénévoles de l’association recherchent désormais un nouveau siège, « sauf si la SLN nous accorde un nouveau délai » rappelle son président.
 

Questions à… Christian Perez, président de l’association Défi Santé

« Une vitrine pour la Calédonie »

Les Nouvelles calédoniennes : Pour ceux qui ne connaîtraient pas la Transcalédonienne comment pourriez-vous la présenter en quelques mots ?
Christian Perez : Je dirais que c’est la seule course qui permet de découvrir les us et coutumes de la Nouvelle-Calédonie. La seule également qui permet de passer deux jours en tribu. C’est un événement qui mêle l’environnement, la santé, le tourisme de pleine nature et bien sûr le sport.

L’accueil en tribu est-il simple à organiser ?
Non. Cela nous prend plusieurs mois pour trouver la bonne tribu et ensuite la convaincre. Comme pour dessiner le  parcours d’ailleurs. Il faut avoir l’accord de tout le monde : propriétaires terriens, coutumiers, clans, etc. Ces deux derniers mois nous avons passé une semaine sur deux dans le Nord dans cette optique. Par ailleurs, nous faisons également beaucoup de pédagogie auprès des tribus, en allant évoquer avec elles, des questions d’hygiène, de sécurité ou de santé bien sûr.

Justement, la santé est étroitement liée à la Transcalédonienne, comment transmettez-vous vos messages aux participants ?
En amont d’abord, on fait beaucoup de prévention. On demande évidemment un certificat médical mais aussi que le participant s’entraîne sérieusement. Nous donnons d’ailleurs des conseils en ce sens, que cela soit diététique, physiologique ou matériel. Et bien sûr nous abordons la thématique du dopage. Une page, rédigée par le Dr Bonnet, est d’ailleurs entièrement consacrée à ce sujet dans le livret distribué à chaque participant. Les risques sont réels, le dopage est un fléau omniprésent. Enfin, sur le terrain, il y a la sécurité tout simplement. Nous mettons tout en œuvre pour n’avoir aucun incident à déplorer.

Sur un plan plus personnel, après toutes ces années à vous occuper de la Transcalédonienne, quel est votre souvenir le plus marquant ?
En 1998, la Transcal a eu lieu durant la finale de la Coupe du monde, le 12 juillet. On était tôt le matin et tout le monde courait avec un casque sur les oreilles en écoutant le match. Et d’un coup une clameur s’est élevée dans la vallée. On avait gagné.

Pourquoi après autant d’années, repartez-vous chaque fois pour un tour ?
Mon moteur c’est l’amour. J’ai envie de promouvoir cette belle terre. La Transcalédonienne c’est une vitrine, un moyen extraordinaire de développer la Calédonie. Moi ça ne fait que 23 ans, que je suis là, mais c’est mon pays, je l’aime au moins autant qu’un local. Si on pouvait faire venir une sélection des meilleurs athlètes d’Australie ou de Nouvelle-Zélande, ça attirerait encore plus de monde. Ça serait bon pour l’économie et le tourisme local. Ce que je déplore beaucoup c’est que la politique touristique soit partagée entre le Nord et le Sud au lieu d’avoir une entité calédonienne unique au sein du gouvernement qui permettrait d’attirer un tourisme beaucoup plus conséquent.

Yoann Cambefort

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