LNC du 25/02/2019 : En survolant la Traversée, Valentin Mansuy

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Valentin Mansuy, à gauche, a repris 3 minutes à son dauphin Hugo Savignac, à droite. Photos Thierry PerronNATATION. Une fois n’est pas coutume, c’est un nageur en monopalme qui est sorti des eaux de l’anse Vata en premier hier matin, lors de la Traversée BCI 2019. Valentin Mansuy (27 ans) a bouclé les 2,4 km de nage en 28 minutes et 48 secondes.

Les derniers seront les premiers, chantaient Céline Dion et Jean-Jacques Goldmann. Pas sûr que la référence musicale plaise à tout le monde, notamment les plus jeunes. Le scénario de la 25e Traversée anse Vata – île aux Canards a eu un peu le même effet hier lorsque le premier de la horde de nageurs — ils étaient 600 au départ — a surgi des flots pour franchir la ligne d’arrivée. Un monopalme ! Avec une bonne minute d’avance qui plus est sur son poursuivant Hugo Savignac, 17 ans, spécialiste de l’eau libre et déjà double vainqueur de l’épreuve en 2016 et 2017.

La sacro-sainte figure du « nageur pur » en a pris un petit coup. Il fallait voir quelques mines pantoises, voire déconfites, autour de l’aire d’arrivée pour se rendre compte du drôle de tour qu’a joué Valentin Mansuy aux licenciés de la natation. Sans parler de Nicolas Jimeno, lui aussi en monopalme, qui a glané une jolie 3e place au scratch en déposant Mattéo Claeyssen, 15 ans et membre du Pôle espoirs de Koutio, dans les derniers mètres. Pour un podium final complètement inédit.

Robin la plus rapide

« C’est bien, ça change, lance Charlotte Robin, partie avec le groupe des triathlètes et 1re féminine. C’est costaud ce qu’il fait quand même, il faut avoir les jambes. » Pour sa part, l’octuple vainqueur de l’épreuve chez les femmes (toutes les Traversées depuis 2011, sauf en 2013) se savait « chassée » par la jeune Maïana Flament, en pleine progression. À l’arrivée, 2 minutes et 6 secondes les séparent, ce qui indique que la triathlète, partie 2 minutes avant, a nagé plus vite que la licenciée de Dumbéa. 

« Je suis déçue, oui, admet Maïana, finalement 3e derrière une autre triathlète, Joanna Guezennec. Mon échauffement sur le plan d’eau s’était bien déroulé mais j’ai été surprise au fond du parcours, entre les deux bouées. Il y avait de grosses vagues, c’était vraiment dur. » Sur la victoire d’un monopalme, elle se dit « contente que ce soit ceux qui partent en dernier qui gagnent, ça prouve qu’il y a la motivation ».

Formule 1 de la natation

Justement, Valentin Mansuy était tout sourire après la course, avec son tee-shirt blanc de la Traversée sur les épaules. « Je me suis bien amusé, c’est une grande surprise de finir premier. La monopalme, c’est un peu la Formule 1 de la natation, on développe beaucoup de puissance. On peut sentir la vague et essayer de se caler avec, ça donne une impression de glisse super agréable. » « C’est la règle du jeu, souffle de son côté Hugo Savignac, qui avait pourtant 2 minutes d’avance mais qui a été dépassé à la moitié du retour vers l’anse Vata. Avec leur coulée, ils peuvent casser les vagues. Quand je l’ai vu me reprendre, je me suis dit que c’était mort. »

Membre du club de nage avec palmes de Koutio, le grand vainqueur du jour s’était contenté jusqu’à présent des 2e ou 3e place de sa catégorie. Le grand bond en avant de cette année n’est pas pour lui déplaire. « Cette nage gagne à être connue », s’exclame-t-il. Et bien, c’est chose faite depuis hier.


Sunset trail + Traversée : week-end sportif pour des cumulards de l’effort

De gauche à droite : Véronique, Arthur, Alice et Coline. Photo F.L.

Véronique, 54 ans, vient à peine d’arriver de Métropole et si elle doit repartir dans quelques mois, elle aura « fait des choses uniques ». Après s’être enfilé les 7 km du mini-Sunset en 1 h 12’ samedi, la voilà au départ de la Traversée avec palmes mais sans masque et tuba, « oubliés à la maison », et persuadée qu’il s’agit d’une vraie traversée jusqu’à l’île aux Canards. « Je ne savais pas qu’il y avait le retour… » Finalement, elle s’en sort avec une crampe pas trop handicapante et des ampoules au pied. Arthur, 27 ans, était sur le 12 km du Sunset, « un parcours vachement vallonné, ça a été une bonne mise en jambes ». Après une bonne séance d’étirements hier soir, celui qui fait du vélo tous les jours s’était fixé comme gros objectif du week-end la Traversée, toute première course à la nage à laquelle il participe.

« Des pieds dans la tronche »

« Il a fallu gérer le flux de personnes, c’était pas évident, raconte-t-il. Tu te prends des pieds dans la tronche… Et puis, là-bas (il montre l’îlot), on croit que la mer est plate mais tu encaisses bien de la vague, ça te passe par-dessus. » Après l’effort, après-midi rediffusion du match de rugby des Bleus au programme. Enfin, Alice et Coline, 31 et 32 ans, cumulaient elles aussi les 12 km du Sunset où « il a fait très chaud » avec les 2,4 km de la Traversée armées de leur monopalme. « C’est la seule course qu’on peut faire avec », précise Alice. Si à l’aller, ça a été « dur de garder le bon cap », le retour a été « beaucoup plus agréable » avec les vagues et le courant légèrement dans le dos. Coline s’est d’ailleurs classée 2e féminine de la catégorie palmes.

Repères

Nouveaux records de la Traversée

Jusqu’à présent, c’était Thomas Chacun en non-licencié qui détenait le meilleur temps scratch avec 28 minutes et 57 secondes, réalisé en 2014. En temps réel, c’est Olivier Saminadin qui occupait le haut du palmarès avec ses 23’17 de 2007. Hier, Valentin Mansuy a avalé les 2,4 km en 28’48, soit un temps réel de 22’48. Records battus !

Une deuxième victoire en 25 ans

La catégorie des nageurs avec palmes est toujours la dernière à s’élancer, 2 minutes après les licenciés, 4 minutes après les triathlètes. En 2004, Benjamin Benoit avait été le premier à remporter le classement scratch en 34’33, 1 seconde devant Patrick Vernay !

Classements

SCRATCH HOMMES

1. Valentin Mansuy (palmes) en 28’48.

2. Hugo Savignac (licenciés) en 29’49.

3. Nicolas Jimeno (palmes) en 30’16.

SCRATCH FEMMES

1. Charlotte Robin (triathlon) en 30’24.

2. Joanna Guezennec (triathlon) en 31’52.

3. Maïana Flament (licenciés) en 32’30.


Les premiers nageurs, les non-licenciés, viennent de se jeter à l’eau et la meute franchit la première bouée. Au fond, l’un des nombreux scooters des mers de l’organisation qui encadrent et sécurisent la progression des participants. Photo F.L.


Les proches et la famille étaient massés sur la plage pour encourager et féliciter les arrivants. Photo Thierry Perron


Dans les starting-blocks, dernières indications de parcours entre non-licenciés avec leurs bonnets noirs.Photo Thierry Perron


Nicolas Jimeno, à gauche, arrive à se déséquiper juste avant que Mattéo Claeyssen ne gicle de l’eau. Au pointage, une petite seconde sépare les deux concurrents. Photo F.L.


La bataille fait rage au moment de contourner la deuxième grandes bouées en forme de quille qui marque le dernier virage avant de repartir en direction de la plage de l’anse Vata. À cet endroit, le courant et les vagues rendaient l’avancée des bonnets bleus (licenciés) et des bonnets orange (triathlètes) particulèrement difficile.Photo Thierry Perron

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